Vous êtes ici : Sarthe » FPC-RMAH » Histoire

Le récit historique au cycle 3

Le récit historique : une place centrale dans les programmes de 2015

Le travail sur le passé et sa narration sont indissolublement liés.
L’histoire ne peut que se raconter ; raconter, s’apprend…
L’oral est une priorité (ré)affirmée dans les programmes officiels.
Faire un récit nécessite des compétences spécifiques et doit donc se préparer
Langue orale et enseignement de l’histoire, quels liens ?
Récit conté ou récit lu : question de rythme … contribue à l’organisation de la langue.
  • Entrer dans l’histoire pour entrer dans la langue : album dès la maternelle, développer le lexique, l’orthographe : priorités des ajustements des programmes de 2018
  • Construire à travers un récit, la langue dans toutes ses dimensions : capacité du récit à construire la langue et l’utiliser pour en travailler la maîtrise.
Ces points correspondent aux attendus de fin de cycle 3 dans le domaine du langage oral en français.

L’histoire par le récit, quels intérêts ?



  • différencier histoire et fiction : raconter l’histoire ;
  • psycho linguistiques : raconter une nouvelle fois l’Histoire pour faciliter la mémorisation et la compréhension. On ne raconte jamais deux fois de la même façon.
  • linguistiques : production d’écrits en français. Capacité à ordonner les idées. Utiliser les bons outils linguistiques (grammaire/conjugaison) participent à la construction du repérage dans le temps ;
  • pédagogiques : clarté de l’exigence, l’élève sait qu’il doit écouter et qu’il va devoir redire l’histoire. Jouer sur la langue et le discours vont permettre à l’élève de prendre du plaisir à écouter et à raconter ; l’un ne va pas sans l’autre.

Quelques conseils sur l’art du récit en histoire…pour identifier quelques écueils


  • Dédramatiser l’ampleur de la connaissance du savoir : pas de nécessité de savoir encyclopédique.
  • Trouver des biais qui soient inattendus : montrer l’imbrication permanente entre les différentes disciplines et leur Histoire (exemple : Les lumières, la montgolfière grand classique des lumières.
  • Rendre les récits vivants et compréhensibles en lien avec ce qui intéresse les élèves et en résonnance avec le présent (anecdote et iconographie) ; montrer la dynamique d’une action ou l’agencement des faits ;
  • Mettre en scène des acteurs individuels ou collectifs, concrets ou abstraits dans une interprétation du passé; 
  • Favoriser un discours ouvert sur le monde ;
  • Pallier le risque de décalage avec les élèves : beaucoup d’enfants ont accès à l’information sans retour critique. Il est nécessaire que les élèves apprennent à avoir un regard critique sur l’information. L’enseignant doit s’appuyer sur des sources pour construire son récit.
  • Prévoir des pauses régulières au bout de 5 à 6 min ;
  • Alterner le récit avec d’autres modes de transmission (pédagogie inversée, groupe, lecture et analyse de textes, outils numériques…) ;
En bref …
Multiplier les approches (récits, documents historiques, extraits de film, images…) pour faire apprécier l’histoire et que les élèves fassent du récit « leur miel ».

La question du vrai …
Pour l’appréhender…
  • On ne peut pas tout connaître : le savoir constitué ne peut pas être totalement maîtrisé…
  • L’enseignant investit l’histoire d’une manière incarnée ;
  • Le récit ouvre tous les possibles ;
  • Interprétation de l’historien qui s’appuie sur des faits ;
  • L’historien n’est pas libre (récit historique/récit de fiction) ;
  • L’histoire est une science en perpétuelle évolution ;
  • L’historien est subjectif car il s’appuie sur son point de vue. Selon, Olivier Coquard, c’est cela qui fait la science de l’histoire. L’objectivité serait un fantasme de scientifiques convaincus. La subjectivité n’est pas de la scientificité. Référence aux travaux en épistémologie de Paul Ricoeur (1913-2005) : Philosophe, historien, politicien, linguiste
L’histoire est une science car elle donne une vérité dans l’espace -temps dans lequel elle se trouve.

Raconter un récit : les incontournables


  • Avoir un objectif précis pour la mise en place de ce récit et une réflexion sur sa place dans la séquence
  • Faire un récit structuré avec un début et une fin
  • Apporter des éléments descriptifs appropriés à l’époque qui vont permettre de se créer des images mentales du récit
  • Parler en prenant en compte son auditoire
  • Organiser et structurer son propos selon le genre de discours (récit)
  • Mobiliser des formes et des tournures et du lexique approprié
  • Apprendre des techniques pour raconter (respiration, débit, rythme, posture et positionnement dans l’espace, articulation, position de la voix et musicalité des mots, intonation et interprétation du texte)
 

LES CARACTÉRISTIQUES DU RÉCIT HISTORIQUE


  • Il repose sur une « mise en intrigue » qui suppose un bornage chronologique, un fil directeur et une visée démonstrative et interprétative il a pour but d’éclairer et de donner du sens à un événement, une situation, une période historique
  • Il n’est pas une simple chronologie de faits, il doit montrer la dynamique d’une action ou d’agencements de faits. Il a un sens
  • Il met en scène des acteurs : individuels (personnages historiques), collectifs (groupes sociaux), concrets ou abstraits (entités, concepts).
  • Il intègre à la différence de la narration littéraire une explication : toute affirmation est justifiée, les faits sont expliqués, et ont des conséquences (principe de causalité)

CONCLUSION :


Plaisir, curiosité sont indispensables pour « attraper » et créer de l’appétence pour les élèves les plus éloignés de la culture scolaire.
Raconter l’histoire est un vecteur essentiel d’apprentissage.
Or, vous l’avez compris raconter ne s’improvise pas …et atteste de la maîtrise de l’univers intellectuel de l’histoire : lire, dire et mettre en mots le monde.
Partager cette page

Rédigé par Sophie Brothier

M.A.J. le 17/05/2019